A quelques jours des élections européennes, quelques constats s’imposent. L’union Européenne, comme elle est actuellement, avec toutes ses qualités et tous ces défauts institutionnels, nous a apporté la paix sur notre continent et la prospérité. Que nous faut-il de plus ? La puissance internationale. Elle est une qualité fondamentale pour conserver cette paix et cette prospérité.
Pour cela, il nous faut parler d’une seule voix. Pour cela, il faut réaliser l’Europe politique.
Mais est-il temps de la faire ? Certes non. Cela est d’ailleurs impossible en l’état actuel des choses. C’est ce que nous a montré l’échec du traité constitutionnel de 2004. Cela est même dangereux. Pourquoi ? Tout simplement parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si nous continuons à ignorer la cause du non au référendum de 2004 par la France et par les Pays-Bas, et si nous restons sourds au non des irlandais à la ratification du traité de Lisbonne, l’Europe risque tout simplement d’imploser… et les techniciens qui ont fait l’Europe ne pourront pas s’y opposer. Est-il si improbable qu’un gouvernement populiste, dans n’importe quel pays de l’Union, pose à sa population et par référendum la question d’un retrait unilatérale de l’Union ?
Faut-il alors élargir l’Europe indéfiniment, et notamment à la Turquie, et dire comme Mr Rocard, à qui nous reconnaissons beaucoup de talents : « l’Europe politique est morte, donc, vive l’Europe ! » ?
Incontestablement, ce serait une avancée extraordinaire pour l’Europe et pour le monde. Un rempart contre le choc des civilisations. Mais là encore, cela aurait un impact négatif énorme sur nos populations et serait très préjudiciable pour l’avenir même de l’Union. Le moment n’est pas venu. Et cela, pour la même raison qui nous empêche de réaliser l’Europe politique.
Quelle est cette raison ?
Comme va nous le montrer le taux d’abstention dimanche prochain, il faut se rendre à l’évidence : pour nos concitoyens, l’Europe est loin et opaque. Elle est restée un grand machin !
Pour lutter contre cet état de fait, personne, ni les institutions, ni les politiques, ni les élites, ne s’emploie à rendre l’Europe proche de nous. Il est vrai que pour cela, il convient d’être pragmatique…
Il faut que l’Europe entre dans chaque foyer. Que l’Europe soit dans toutes nos boulangeries. Qu’elle soit présente en accès libre dans tous nos bistrots et tous nos pubs. Qu’elle soit bon marché. Qu’elle ne prenne pas une tournure rébarbative. Qu’elle explique nos institutions. Qu’elle relate les avancées des travaux du parlement. Qu’elle relate les tensions politiques au sein du parlement et avec la commission. Qu’elle explique les enjeux. Qu’elle démasque les actions des groupes de pression… Qu’elle nous fasse connaître ceux que nous avons élus !!
Pour cela, une solution existe. Il s’agit d’avoir, dans tous nos quotidiens régionaux, la presse la plus proche de nous et la plus lue, deux pages spécifiques à l’Europe. Une page commune à toute la presse régionale de l’Union, traduite dans chacune de nos langues respectives et une page spécifique consacrée à l’action de nos élus locaux européens ! Ce projet pragmatique est ambitieux mais aussi à la hauteur de l’enjeu. Cela est-il hors de notre porté ?
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