samedi 27 juin 2009

Remaniement ministériel, où la gestion de la France à la petite semaine…

Sur le dernier remaniement ministériel, nous avons tout entendu.

Nous avons entendu qu’il y avait eu un hold-up patronymique… C’est vrai, personne ne peut le nier (sauf François Hollande, en direct sur France Info… mais ce devait être juste pout nous faire rire, comme d’habitude…). Certes, Mr Frédéric Mitterand possède de grandes qualités… mais il s’appelle quand même F. Mitterand ! Ca ne s’invente pas ! Mais est-ce cela le plus important? Non, le plus important, c’est qu’il était directeur de la Villa Médicis depuis tout juste un an… juste le temps d’arriver et de repartir… Voilà une curieuse gestion des ressources humaines !!! Pour déstabiliser un institut… il n’y a pas mieux !

Mais cela n’est rien au regard du reste. Qui de l’opposition a fait remarquer que Mr Brice Hortefeux n’avait passé que seulement 6 mois au ministère du travail ? Personne ! Est-ce correct et efficient, en ces temps de crise, de changer de ministre du travail… tous les 6 mois ? Ou alors, était-il incompétent ? Dans ce cas, que fait-il maintenant au ministère de l’intérieur ?

Voilà la démonstration évidente que notre pays est géré… à la petite semaine…!

jeudi 25 juin 2009

Analyse du discours de Nicolas Sarkozy, devant le congrès réuni à Versailles le 22 juin 2009

Les réactions ont été unanimes : tout ça, pour ça ! Faut-il encore décrypter dans le détail ce qui a été dit…

Et ça commence fort, puisque notre président déclare que le temps est venu « que s’établissent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif des rapports plus conformes à l’esprit d’une démocratie apaisée (…) ou tout le monde s’écoute et se respecte» : voilà typiquement une phrase creuse qui est là pour argumenter le changement constitutionnel grâce auquel il peut s’exprimer en personne devant le congrès… Comment peut-il respecter les députés de sa majorité… alors que ces derniers sont clairement aux ordres et tenus en laisse par un possible retrait de leur investiture UMP aux prochaines législatives ? Contrairement au système américain, où la liberté de vote est totale, nos députés doivent répondre à une exigence de « solidarité » avec leurs camps !!! Combien de fois ont-ils été rappelés à l’ordre par leur président de groupe ?

Ensuite, il nous parle de la crise… et nous dit que tout va changer, que le message de la France dans la monde « sera mieux entendu et mieux compris », que « le modèle français a de nouveau sa chance »… De nouveau, vous entendez !!! Lui qui fait tout pour le détruire petite touche par petite touche, voici qu’il nous dit que ce modèle est bien ?!!… C’est pour mieux se rattraper et déclarer moins de 10 lignes après que « dans le nouveau modèle de croissance… une place plus grande doit être faite au travail… ». Que croit-il ? Qu’on se tourne les pouces tous les jours… ?

Et le voilà qu’il vante « notre culture du service public, notre savoir faire dans l’articulation entre le secteur privé et le secteur public »… Pouvez-vous me pincer ? Je rêve ! Tout ça pour ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux en partance à la retraite… ? Que cette décision soit bonne ou non, le problème n’est pas là. Le souci, c’est qu’il dit le contraire de ce qu’il fait !!

Sur le sujet de nos départements d’outre-mer, voilà qu’il se plait à être compatissant… alors que si la crise guadeloupéenne a duré si longtemps, et si elle a fait temps de mal et provoquer un si grand désastre économique… c’est tout simplement du fait d’une gestion méprisante de la situation. Mais voilà, une semaine avant sa visite sur place, il dit avoir un grand cœur… !!!

Et puis, au détour d’une petite phrase, les vieux démons de la guerre des classes réapparaissent : « si l’Etat… avait été du côté des entrepreneurs… la France aurait résolu beaucoup de ces problèmes… » : Entendez : pour que la France aille mieux, il faut faire confiance aux patrons !!! Ceux là même qui, malgré de gros bénéfices, licencient à tour de bras?

Les phrases creuses réapparaissent : « Nous mobiliserons des moyens nouveaux dans la réindustrialisation des bassins d’emplois en difficulté ». Oui, mais encore… c’est quoi c’est moyens nouveaux ??

Plusieurs lignes après, le voici qu’il pose la question de la fiscalité sur les entreprises qui est pour lui responsable des délocalisations… il faut donc supprimer les « charges fixes trop lourdes », supprimer la taxe professionnelle, au risque d’assécher les collectivités locales, qui ne pourront qu’augmenter les impôts locaux !! Mais pas un mot sur les véritables causes de ces délocalisations : pas un mot sur les écarts de salaires entre ici et là-bas !! Pas un mot sur un nécessaire protectionnisme à l’échelle européen !!

Je ne retiens de ce discours que deux points positifs : l’abandon de la notion de discrimination positive et des critères ethniques pour passer à des critères sociaux. Et l’affirmation claire de l’opposition entre nos valeurs et le port de la burka.

Pour le reste… il s’agissait plus d’un discours d’un avocat candidat que d’un président. C’est bien dommage… tout ça, pour ça !

jeudi 18 juin 2009

Quand le Président souhaite s'exprimer devant le congrès... le PS obéit...

Combien de temps le Parti dit “Socialiste” va-t-il encore résister ? Et combien de bourdes faudra-t-il encore pour le faire sombrer définitivement ?

Car il n’y a rien de pire que de décider d’aller à Versailles le 22 juin, d’écouter sagement le président et de s’en aller sans broncher… !!!

Quels arguments ont-ils avancés? “Nous sommes des républicains, nous respectons la constitution”… c’est hilarant: mettre sur le même plan un boycott et un coup d’état n’a aucun sens. Sans oublier que le président actuel se comporte plus comme chef de parti que comme président de tous les français… Sans oublier aussi qu’il n’a qu’un seul but: montrer qu’il est le chef tout puissant… Venir parler devant le congrès dans des occasions graves, comme le déclenchement d’une guerre… pourquoi pas, mais uniquement pour faire plaisir à son ego, après un simulacre de victoire électorale… c’est n’avoir que peu de considération pour les parlementaires.

Enfin, il s’agit d’une première. Et c’était l’occasion de prendre de bonnes habitudes. C’était l’occasion de dire à ce président et aux autres qui suivront, qu’il n’est pas possible de prendre le congrès pour une assemblée de pantins manipulables. Oui, pour des occasions graves qui rassemblent la nation autour de son chef, non pour des raisons de basses politiques. Quel revers si les bancs de toute l’opposition avaient été vides !!! Il n’aurait pas recommencé…

Au lieu de cela, il a de nouveau réussi à diviser “l’opposition”…

samedi 13 juin 2009

Quand la crise et les amnésiques de gauche font le jeu de Sarkozy !!

Qui pourra nier que la crise arrange bien les affaires de notre Président? Si la situation économique et sociale se dégrade… ce ne sera pas de sa faute, mais celle de la crise! La crise est arrivée à point… juste là pour cacher les faiblesses de sa politique. Elle est arrivée à temps, pour que personne ne puisse lui reprocher de ne pas respecter ses promesses électorales… sur le pouvoir d’achat par exemple, mais aussi sur la lutte contre le chômage. Nous ne saurons jamais si son gouvernement (à bon, il n’est pas premier ministre ?!) aurait pu tenir ses promesses… merci la crise !!

Et que dire de tous les amnésiques de gauche… ceux qui ont oublié de parler simplement avec de vrais termes compris par tous! Est-il difficile de dire simlement les choses: la droite est du côté des riches (qui ne souhaitent qu’une chose: être encore plus riche et conserver leurs privilèges) et la gauche, c’est et ça a toujours été, le progrés social? Est-il difficile de dire que le progrès social peut être juste et qu’il est aussi possible de lutter contre les abus… abus qui ont poussé un grand nombre d’électeurs à voter à droite? Est-il si difficile d’être de gauche et de savoir parler de l’insécurité?

vendredi 5 juin 2009

Europe: « protectionnisme » ne serait plus un vilain mot…

Le débat de France 2 d’hier soir était effectivement un grand bazar*. Il a néanmoins eu le mérite d’éxpliciter au grand jour le changement en cours dans les mentalités de nos hommes et femmes politiques (du moins certains….).

Hier, le mot “protectionnisme” était un gros mot. Aujourd’hui, avec la débacle industrielle, que nous connaissons en Europe, et due à la globalisation, ce mot revient en catimini dans les discours. J’ai trouvé ce passage du débat très intéressant… et riche pour notre avenir.

En effet, sans aucune protection aux frontières de l’Europe, la globalisation va tendre à égaliser les salaires entre ici et là-bas… ce qui est impossible et aboutira à coup sûr à une révolution ici… La seule possibilité que nous ayons est d’instaurer un protectionnisme européen. Ce protectionnisme peut d’ailleurs prendre la forme d’une taxe carbone. Taxe qui prendra en compte le coût écologique du transport des importations. Cette taxe devra contrebalancer le faible coût des salaires de là-bas et devra permettre de restaurer notre industrie.

A ce propos je conseille vivement la lecture du livre d’Emmanuel Todd, Après la démocratie, ed. Galimard.

*Le grand bazar, Daniel Cohn-Bendit, 1975.

jeudi 4 juin 2009

Europe : Faut-il s’élargir ? Faut-il faire l’Europe politique ?

A quelques jours des élections européennes, quelques constats s’imposent. L’union Européenne, comme elle est actuellement, avec toutes ses qualités et tous ces défauts institutionnels, nous a apporté la paix sur notre continent et la prospérité. Que nous faut-il de plus ? La puissance internationale. Elle est une qualité fondamentale pour conserver cette paix et cette prospérité.

Pour cela, il nous faut parler d’une seule voix. Pour cela, il faut réaliser l’Europe politique.

Mais est-il temps de la faire ? Certes non. Cela est d’ailleurs impossible en l’état actuel des choses. C’est ce que nous a montré l’échec du traité constitutionnel de 2004. Cela est même dangereux. Pourquoi ? Tout simplement parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si nous continuons à ignorer la cause du non au référendum de 2004 par la France et par les Pays-Bas, et si nous restons sourds au non des irlandais à la ratification du traité de Lisbonne, l’Europe risque tout simplement d’imploser… et les techniciens qui ont fait l’Europe ne pourront pas s’y opposer. Est-il si improbable qu’un gouvernement populiste, dans n’importe quel pays de l’Union, pose à sa population et par référendum la question d’un retrait unilatérale de l’Union ?

Faut-il alors élargir l’Europe indéfiniment, et notamment à la Turquie, et dire comme Mr Rocard, à qui nous reconnaissons beaucoup de talents : « l’Europe politique est morte, donc, vive l’Europe ! » ?

Incontestablement, ce serait une avancée extraordinaire pour l’Europe et pour le monde. Un rempart contre le choc des civilisations. Mais là encore, cela aurait un impact négatif énorme sur nos populations et serait très préjudiciable pour l’avenir même de l’Union. Le moment n’est pas venu. Et cela, pour la même raison qui nous empêche de réaliser l’Europe politique.

Quelle est cette raison ?

Comme va nous le montrer le taux d’abstention dimanche prochain, il faut se rendre à l’évidence : pour nos concitoyens, l’Europe est loin et opaque. Elle est restée un grand machin !

Pour lutter contre cet état de fait, personne, ni les institutions, ni les politiques, ni les élites, ne s’emploie à rendre l’Europe proche de nous. Il est vrai que pour cela, il convient d’être pragmatique…

Il faut que l’Europe entre dans chaque foyer. Que l’Europe soit dans toutes nos boulangeries. Qu’elle soit présente en accès libre dans tous nos bistrots et tous nos pubs. Qu’elle soit bon marché. Qu’elle ne prenne pas une tournure rébarbative. Qu’elle explique nos institutions. Qu’elle relate les avancées des travaux du parlement. Qu’elle relate les tensions politiques au sein du parlement et avec la commission. Qu’elle explique les enjeux. Qu’elle démasque les actions des groupes de pression… Qu’elle nous fasse connaître ceux que nous avons élus !!

Pour cela, une solution existe. Il s’agit d’avoir, dans tous nos quotidiens régionaux, la presse la plus proche de nous et la plus lue, deux pages spécifiques à l’Europe. Une page commune à toute la presse régionale de l’Union, traduite dans chacune de nos langues respectives et une page spécifique consacrée à l’action de nos élus locaux européens ! Ce projet pragmatique est ambitieux mais aussi à la hauteur de l’enjeu. Cela est-il hors de notre porté ?