mercredi 8 juillet 2009

Analyse des propos de Nicolas Sarkozy dans son « entretien » publié dans le nouvel observateur…

Après son discours du 22 juin face au congrès réuni à Versailles, voilà qu’il remet ça. Pas de doute, après une période faste et bling bling… Nicolas Sarkozy est de nouveau en campagne, comme en témoigne les fuites sur ce qu’il a dit le 7 juillet aux députés UMP : il veut toujours avoir une longueur d’avance !!! Néanmoins, il n’a toujours pas compris que ce n’est pas parce qu’il s’agite dans tous les sens, qu’il va dans le bon sens !!!!

De l’entretien accordé au nouvel obs, nous avons entendu beaucoup de critiques, par ailleurs justifiées, mais uniquement des critiques sur la forme : deuxième couverture successive avec Nicolas Sarkozy, entretien très complaisant réalisé de surcroit par un non journaliste… la réaction de la société des rédacteurs contre Denis Olivennes a été virulente… et il y avait de quoi… !

Mais sur le fond ? Qu’a dit Nicolas Sarkozy « face à l’obs » ?

« Il peut m’arriver de penser que la critique est injuste ou excessive. Mais au fond je sens bien qu’il y a toujours un élément de justesse ». Comment dire tout et son contraire dans la même phrase !!! Il est tout de même vrai qu’avec ce président, la critique est aisée… et si en plus il est le premier à dire qu’elle est toujours juste… pourquoi ce priver ?

« …, lorsqu’on est président de la République, on n’a jamais raison d’être agressif. J’y pense sans cesse… » De fait, « sans cesse », ça ne semble pas être encore assez !!

Et de rajouter : « Est-ce que tout ce qui m’est reproché l’est injustement ? Non. »

Dans la première partie de l’entretien, nous assistons donc à un véritable mea culpa. Nous aurons rarement vu un président faire une telle autocritique de ses premières années de pouvoir… ou plutôt une telle autocritique de son comportement… C’est dire aussi qu’un tel comportement n’avait jamais été observé de la part d’un président de la V° République… un « casse toi pauv’con » ne peut sortir que de la bouche d’un Nicolas Sarkozy… Nous voyons mal un Mitterand se lâcher en plein salon de l’agriculture. De même, on voit mal Jacques Chirac sautiller tel un petit enfant lors de son premier G8… Sur le thème des comparaisons, Nicolas Sarkozy évoque la soirée au Fouquet’s pour se comparer au général De Gaulle en 1958 recevant les journalistes à l’hôtel La Pérouse… Outre l’anachronisme et les changements profonds intervenus dans notre société depuis, il ajoute la démesure… Pour pouvoir se comparer au Général, il faut avoir été la France… chose qu’il est loin d’incarner (par contre tout le monde sait qu’il est le patron de l’UMP…).

Au sujet de l’explosion du chômage, des déficits et de la stagnation du pouvoir d’achat : comme prévu, il se dédouane… c’est la faute de la crise. Voilà bien pratique : on ne saura jamais si la politique qu’il proposait aurait pu être efficace !

Alors qu’il est interrogé sur le recul des contre pouvoirs, comme la nomination des PDG de l’audiovisuel par le président de la République, il rétorque qu’il a supprimé la double peine… ! Aucun rapport avec le sujet !! D’ailleurs, il ressort cet argument sans cesse comme si cela devait le dédouaner de tout ce qu’il a fait de mal depuis… !!! Puis il enchaîne : « J’ai supprimé la publicité à la télévision publique », et d’ajouter « C’est une grande réforme de société »… sous entendu : quand le français moyen ne travaille pas (le dimanche), il ne fait que regarder la télé !! Mais de qui ce moque-t-on ? Et puis faut-il rappeler que le financement de la télévision publique n’est pas pérenne ?

Et alors que ses interlocuteurs lui font remarquer (trop gentiment) que pour s’opposer à la nomination du PDG de France télévision, le parlement doit réunir une majorité des deux tiers… il répond « vous êtes injustes » !! Je ne peux plus « nommer aujourd’hui, mon directeur de cabinet (…) à la tête d’EDF. C’est la fin du fait du prince. » … Faut-il rappeler l’affaire François Pérol, secrétaire générale adjoint à la présidence de la République ? Faut-il rappeler que la commission de déontologie de la fonction publique a envisagé, dans cette affaire, une démission collective ? Faut-il rappeler la démission des deux membres de cette commission représentant la cour des comptes ? Mais de qui se moque-t-on ?

Nous passerons sur la comparaison entre Mr Le Pen et un humoriste… où comment, lorsqu’il n’y a rien de défendable, Nicolas Sarkozy se noie dans une rhétorique sans fond…

Enfin, dans le cadre de la réforme de la justice et de la suppression du juge d’instruction, il promet des propositions pour l’indépendance du parquet… !!! Avec de toute façon cette hypocrisie : « Croyez-vous que, aujourd’hui, on puisse arrêter une affaire sensible ?»… aujourd’hui, avec difficulté… mais demain se sera effectivement plus facile… !!

Comme d’habitude, de cet entretien, il faut retenir de grands contrastes entre ce qui est dit et ce qui est fait… le plus important c’est de faire croire… et de faire ce qu’on veut… de maquiller les réalités, de polir son image… Il est vrai que le « j’ai changé », il nous l’avait déjà fait avant le premier tour de 2007… avant de suggérer une retraite dans un couvent avant sa prise de fonction et avant de se retrouver sur la yacht de Bolloré…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire